Suite à notre demande de rencontre avec le Ministre d l’Education nationale, nous avons dialogué pendant une heure et demie avec son conseiller chargé de l’orientation et de la voie professionnelle, Daniel Assouline et Pierre Bodenant, délégué à la formation initiale et professionnelle au Rectorat de Paris.

Jean-Claude Nestoret et Sylvain Vanel étaient présents pour l’autre liste et Annie Gafforelli et Teresa Do Castello représentaient la FCPE.

Tu trouveras ci-dessous la note que je leur ai laissée et où je développe mon argumentation.

Il y a évidemment convergence concernant l’importance de l’orientation, des filières technologiques et professionnelles et des poursuites d’études. Nous avons apprécié l’écoute de nos interlocuteurs mais les solutions envisagées, un horaire régulier consacré à l’orientation, un renforcement des enseignements théoriques pour les élèves en terminale pro voulant passer en BTS avec une diminution de la durée du stage en entreprise ne sont pas à la hauteur des problèmes posés.

Le ministère va faire un bilan pour l’automne de la réforme des lycées. « Il y a difficultés nous le savons » a noté Daniel Assouline.

 

Lycée Diderot – 10 juin 2013

2 sujets pour notre entrevue avec le Ministre…

Il ne s’agit pas ici d’aborder la situation locale du lycée Diderot mais 2 problèmes auxquels les  lycées techniques industriels sont confrontés.

-          Les formations techniques industrielles

Les enseignants de sciences physiques et de STI ont du mettre en place ces 2 dernières années la réforme de leur enseignement conduisant au bac STI2D. Ils l’ont fait et ont mis de cotés leurs critiques. Elles apparaissent néanmoins d’autant plus valides qu’ils ont maintenant la pratique…

La définition de leurs compétences ont été changées, pour beaucoup, ils n’étaient pas  chimistes, ils n’étaient pas mécaniciens ou électriciens. Ce ne sont pas quelques heures de formation qui les mettent dans un autre état d’esprit.

Par rapport aux élèves, ils ont souvent un cours d’avance et peu de recul sur ce qu’ils enseignent.

Pire, ils ont le sentiment de ne plus enseigner des méthodes et d’être cantonnés dans un horaire réduit à montrer des recettes. Ils sont inquiets pour la poursuite d’études de leurs élèves en BTS et en IUT. D’autant plus si l’on définit des quotas d’accès aux diverses études post-bac afin de corriger notablement  en particulier les origines sociologiques. Le souci est légitime mais il peut avoir l’effet opposé de diminuer l’accès des élèves de la filière technique.

Enfin, on ne remarque pas avec cette réforme une remontée des effectifs dans la filière STI2D… et au-delà du bac, il semble que les élèves sont moins enclins à poursuive en STS.

A ce stade, les collègues réclament un bilan de ces 2 premières années scolaires tant du point de vue de l’enseignement que des poursuites d’études des élèves et que les formations souhaitées par les enseignants soient mises en place.

 

-          Les conditions de l’intégration des élèves titulaires d’un bac pro en BTS

Les enseignants des lycées techniques ont toujours eu à cœur de faciliter les poursuites d’études des élèves de la voie professionnelle. 2nde d’adaptation, 1ère d’adaptation, terminale d’adaptation, classe passerelle post bac pro… nous avons des exemples de réussites significatives : plusieurs élèves ont été après le BTS en ATS, plusieurs sont devenus ingénieurs. Depuis quelques années, nous n’avons plus cette classe passerelle et désormais le bac pro ne se prépare plus en 2 + 2 années mais en 3 ans…

Comment peut-on imaginer que pour les BTS industriels où la place de la mécanique et de la physique, où le bagage mathématique et les raisonnements sont importants, les élèves concernés pourraient réussir ? Malheureusement, nous avons eu chaque année la confirmation de ces échecs y compris avec les élèves qui ont les meilleurs dossiers.

La poursuite d’études des élèves en bac pro nécessite, non pas quelques heures d’aménagement d’horaire et encore moins de revoir à la baisse les programmes de BTS, mais d’une classe passerelle d’une année.

 

Joel Houzet

Professeur de Sciences Physiques

Animateur du SNES au lycée Diderot