CICA du 15 juin 04

Le cabinet Novembre réalisera la transformation architecturale du 104. Son travail est guidé par la simplicité, la transversalité complète du lieu, l’évitement de transformations irréversibles, la souplesse.

En voici à grands traits la description du lieu. L’entrée principale se situera rue Curial, le bâtiment sera aéré afin de donner une visibilité extérieure, on pénétrera ainsi sur une cour intérieure qui comportera l’équipement de proximité puis sur une placette couverte avec d’un coté et de l’autre des commerces, café et restaurant. Cette placette sera conçue comme un vrai lieu de vie pour flâner, s’informer, assister à des événement ponctuels. Au-delà, on arrivera au centre du 104 avec 2 lieux de diffusion qui pourront occasionnellement se réunir en un en s’ouvrant sur le passage central.

La halle Aubervilliers, ouverte sera un lieu de travail avec des ateliers plateaux de part et d’autre. Coté rue d’Aubervilliers se situera la direction du 104, le restaurant des personnels et des artistes.

Le sous-sol pourrait accueillir, coté Curial, des salons et événementiels. Le centre sera consacré à l’espace de parking auquel les véhicules, 300 au maximum, accéderont coté rue d’Aubervilliers. Le dernier tiers sera réservé aux locaux techniques.

Au premier étage et au second étage coté rue Curial, les espaces pourrait être attribués aux activités autour de la lecture, des images et du graphisme, du cinéma et du court-métrage. Au-delà, on trouvera divers ateliers plateaux de travail.

Le plan architectural se trouve sur mon site http://perso.wanadoo.fr/joel.houzet

 

Le projet du 104, parce qu’il est un projet culturel et artistique inscrit dans un territoire populaire, ne peut se construire que dans le dialogue et ne pourra vivre que par ce dialogue. La réunion de ce soir en fait naturellement partie, comme celle programmée avec l’ensemble des habitants intéressés à l’automne, comme les réunions avec le conseil de quartier Flandre Aubervilliers et d’autres conseils de quartier s’ils le souhaitent, comme les rapports suivis avec les associations spécifiques constituées sur le 104, les Actionnaires du 104 ou RDV au 104. Ces dialogues sont d’autant plus nécessaires que ce n’est pas un lieu branché, pour initiés que nous construisons, c’est un lieu pour les artistes, pleinement dans son environnement, ouvert à tous.

Ces dialogues concernent la définition de l’équipement de proximité, des services culturels, voire des commerces : halte-garderie, hammam, poste, journaux, tabac, un café spectacle, laverie, boulangerie… Il faut donner son opinion.

Une mission du 104 devrait être aussi de mettre à disposition des ressources matérielles et humaines pour les événements en lien avec le territoire, les fêtes de quartier, les spectacles de rue… Pont avec le quartier en termes de culture, d’intervention dans l’espace public et en création d’emploi et d’insertion, cette structure présente beaucoup d’intérêt.

Ils concernent l’objet même du 104, les activités culturelles :

2 espaces sont clairement dévolus à la diffusion et en particulier à ce que les rencontres avec les projets en résidence se fassent. Ces projets conçus au 104 seront montrés éventuellement à différentes étapes de leur construction avant qu’ils soient présentés ailleurs avec ce label. La question de la tarification doit être abordée. On voit qu’elle aura des conséquences sur la venue dans le lieu, sur sa perception. Payer au juste prix les artistes, n’est pas contradictoire avec de bas tarifs voire la gratuité. La culture et l’art ne sont pas un luxe, notre rapport à eux  est une façon de concevoir la vie, une orientation politique, des moyens à leur consacrer. Cela devrait faire clairement partie du cahier des charges du délégataire.

Le 104 porte l’histoire d’un quartier et d’une ville à travers sa vie pendant 120 ans : les pompes funèbres de Paris. Cette histoire, cette mémoire des activités doit être présente, transmise. Actuellement, un travail est effectué en ce sens par d’anciens salariés des pompes funèbres, par des étudiants. A partir de ce travail, les artistes sauront les faire déboucher effectivement de façon diverse, visible et permanente dans le lieu.

Le 104 est un atout considérable pour le quartier qui aura à devenir visible. Les habitants seront fiers de leur quartier, de son dynamisme, de ses activités. La précarité actuelle peut se transformer en sécurité, stabilité, emploi, beauté… A partir des stations de métro Jaurès, Stalingrad, Riquet, par les rues d’Aubervilliers, de Tanger, du Maroc, Riquet, entre les tours de la rue du Maroc ou des Orgues de Flandre, demain des visiteurs vont avec plaisir découvrir ce quartier. Le marché Riquet trouvera un nouveau dynamisme et de nouvelles activités. Des commerces, des artisans divers vont être attirés par ce territoire.

Les projets réalisés au 104 par les équipes qui y résident irrigueront le quartier : pensons au mobilier urbain, aux arts de la rue, aux plasticiens. Un tableau, une sculpture, une photo, une vidéo, un concert peuvent transformer les rapports entre les habitants, créer de la joie, de la solidarité, une nouvelle manière d’habiter la ville. A partir d’exemples, comme ceux de Nuit blanche sur la lumière avec Yann Kersalé au bassin de la Villette, comme le festival d’Itinérance rue avec les artistes de rue Association K avenue de Flandre et marché de Joinville ou les trapézistes d’Imagin’air sous le métro aérien à Jaurès, comme les partenariats avec le Théatre Paris-Villette avec le vidéaste Eric Watt dans le 19ème et rue de Crimée, comme avec l’APSV et les plasticiens Claude Rutault place des Fêtes ou Paul et Yoon Ya Devautour place du Danube et boulevard Sérurier. On peut multiplier les exemples. On voit le dynamisme que créera une présence et une volonté permanente.

Entrer dans le 104 mais aussi participer à sa vie, à ses choix, à sa critique. Parallèlement à sa structure juridique, une structure de veille doit se constituer, associant les habitants, les artistes, les associations…

Pour la 1ère fois, les habitants, les jeunes vont pouvoir assister à une création artistique et non pas seulement avoir la possibilité d’assister à sa représentation finale. La démarche pédagogique fait partie du 104. Les établissements scolaires, les jeunes en temps scolaire ou non, les populations qui n’ont jamais accédé à une œuvre vont pouvoir le faire. Ainsi, le livre, l’image, le graphisme, la vidéo et le cinéma de court-métrage ont toute leur place.

Répondre à ces défis au 104 est indispensable. Il permettra de conserver la diversité de la population actuelle. Nous aurons ainsi, concrètement, conformément à notre objectif initial répondu à la diversité de notre conception de la Ville.

J’en ai fini. A mon avis, il faudrait que nous débattions, que nous fassions débattre afin de contribuer à acter sur l’équipement de quartier, la mission culturelle de proximité, la tarification, le marché Riquet… 

JH

 

Quelques éléments sur la discussion à laquelle a participé Christophe Girard, adjoint au Maire de Paris,  chargé de la Culture.

Roger Madec a souligné que l’on en était à la « partie administrative » du projet. Que le dialogue allait véritablement se développer. L’équipement de proximité devrait être plus grand que celui prévu par les architectes, 400 m2 environ, que ce ne serait une halte garderie puisqu’une était prévue à proximité.

Christophe Girard a souligné notre volonté que le 104 soit ouvert sur la ville, qu’une diversité de compétences d’élus et de services de la Ville étaient impliqués. La place de l’éducatif est essentielle dans le projet. Cela ne sera ni une friche, ni un squat, ni un fourre-tout culturel. Un cahier des charges important sera fixé au délégataire.

La nature de la gestion eu lieu n’a pas été tranchée. Les normes seront respectées et même au-delà pour l’accès handicapés, le thermique, le son…

 

Une visite des lieux sera prochainement organisée. Inscription à mon secrétariat : Renée Dupuis renee.dupuis@mairie-paris.fr ou tél : 01 44 52 29 18.